Le plus charismatique des barytons français prolonge l’album de mélodies de Fauré qu’il vient d’enregistrer à Royaumont avec son complice de toujours.
La mélodie française aura accompagné Gabriel Fauré toute sa vie. La première œuvre qu’il a écrite, à l’âge de 16 ans, était une mise en musique d’un poème de Victor Hugo et, à 76 ans, il adaptait encore un recueil, signé d’un jeune écrivain mort au combat en 1914, dès les premiers mois de la guerre, Jean de La Ville de Mirmont. C’est là, dans ce rapport quasiment amoureux à une poignée de mots soigneusement choisis, que bat le cœur d’une œuvre parfois mal comprise.
Parce qu’il est l’un des derniers grands maîtres des formes légères, l’auteur de thèmes aussi populaires que La Pavane (1887) ou La Sicilienne (1893), Gabriel Fauré n’est pas toujours traité comme le géant de la modernité qu’il a été. Sa clarté est parfois prise pour de l’indigence, sa simplicité pour de la facilité. Grossière erreur ! Son art est au contraire d’une richesse rare, plein d’un feu crépitant sous le vernis de l’élégance et de la retenue.
C’est cette plénitude des sens qu’illustrent Stéphane Degout et Alain Planès sur leur nouvel album en duo, enregistré à Royaumont et publié par Harmonia Mundi en mai dernier. Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, « Artiste lyrique de l’année » à deux reprises aux Victoires de la musique classique, le plus charismatique des barytons français est très attaché à la mélodie française, qu’il a étudiée à l’abbaye auprès de Ruben Lifschitz. Il la défend sur les scènes les plus diverses, renouvelant sans cesse son répertoire, avec le concours de son pianiste et complice de toujours, Alain Planès.
Ensemble, ils engagent la puissance d’évocation des mélodies de Fauré, comme dans ses compositions sur les textes de la poétesse Renée de Brimont, où le musicologue Denis Herlin, auteur des notes de pochette du disque, s’amuse à relever les allusions à l’univers aquatique, « notamment avec ces ronds concentriques dans la deuxième mélodie [Reflets dans l’eau] qui, au moyen de triolets dans la partie de piano, rident la surface de l’étang avant de s’estomper ». La mélodie et le Lied sont ainsi à nouveau réunis entre les meilleures mains !
Dimanche 15 septembre 2024 à 11h30 - Abbaye de Royaumont - à moins d'une heure de Paris - navettes sur réservation
Réservez dès maintenant :
www.royaumont.com/evenement/recital-stephane-degou…
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