Le chorégraphe convoque sur le même plateau des musiciens baroques et des airs d’Eurythmics ou Soft Cell. Une ode inventive à la mélancolie…
En profondeur… Dans l’un de ses spectacles les plus pluridisciplinaires à ce jour, le chorégraphe Alban Richard cherche ce qui se meut dans les abysses du corps humain, dans ses replis les plus secrets. C’est déjà là que Robert Burton situait la source de toute tristesse dans son traité L’Anatomie de la mélancolie. Publié en 1621, peu après la disparition de Shakespeare, ce livre échevelé et exubérant n’a été intégralement traduit en français qu’il y a une vingtaine d’années. Comme lui, Come Kiss Me Now fait dialoguer l’accablement de l’ère baroque et les angoisses de l’heure actuelle. Sur le plateau, Alban Richard enchaîne quatre sections musicales et chorégraphiques, quatre manières différentes d’approcher le thème de la mélancolie.
Dans cette traversée, Chihiro Araki, une interprète d’origine japonaise, danse tout en construisant son propre environnement musical ; Alice Lada évolue sur la musique jouée par le consort de violes de gambes l’Achéron, mené par François Joubert-Caillet ; la soprano Céline Scheen – qui, lorsqu’elle ne collabore pas avec les Talens Lyriques ou Musica Antiqua Köln, chante régulièrement en duo avec Philippe Jarrousky – reprend le répertoire ténébreux d’Eurythmics, Orchestral Manoeuvre in the Dark, Soft Cell ou Visage ; ailleurs encore, la présence parlée et dansée d’Alban Richard répond aux percussions vocales du beat boxer Ezra.
À la fin de la traversée, l’autrice Marie de Quatrebarbes remet aux spectateurs un objet-poème, véritable cinquième section du projet. Théâtre chanté, danse abstraite, airs anciens, informatique musicale, tout est là et tout se fond, déteint, se déverse pour créer un temps infini et circulaire. En quatre portraits-études, l’un des chorégraphes français les plus représentatifs de notre époque dissèque les affects mélancoliques et multiplie les variations autour de cette humeur. Poème chorégraphique à entrées multiples, Come Kiss Me Now propose une réflexion sur notre rapport à la mort, à la fragilité et la précarité de la vie mais aussi sur notre capacité à toujours nous transformer, même quand ces changements nous sont invisibles. Alban Richard fait briller le soleil noir de la mélancolie au fond de chaque spectateur.
Dimanche 8 octobre - 15h30 - Abbaye de Royaumont (1h de Paris - navettes gratuites)
Réservez dès maintenant :
www.royaumont.com/evenement/come-kiss-me-now/?date…
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